Critique : « L’Élixir d’oubli » (Le Paris des Merveilles – T2), de Pierre Pevel

Quatrième de couverture : Paris, 1909. À peine remis de sa précédente enquête, Louis Denizart Hippolyte Griffont, mage du Cercle Cyan, se retrouve mêlé à une bien étrange affaire, dont les ramifications pourraient remonter à plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines d’années. Secondé – plus ou moins… – par la baronne Isabel de Saint-Gil, Griffont va devoir affronter bien des dangers. Mais il se pourrait que ce soit l’avenir de notre monde et de l’OutreMonde, lui-même, rien moins, qui soit en jeu. Cela justifie bien de se replonger dans son passé, voire de mettre sa propre vie en péril.

Pierre Pevel, né en 1968, est l’un des fleurons de la Fantasy française. Il a obtenu le Grand Prix de l’Imaginaire en 2002, le prix Imaginales 2005 et le David Gemmell Morningstar Award en 2010 pour Les Lames du Cardinal, dont les droits ont été acquis dans une quinzaine de pays, y compris en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Les droits de Haut-Royaume ont été également acquis dans plusieurs pays.

Détails techniques :

Fantasy / Uchronie – T2 de la trilogie intitulée Le Paris des Merveilles

Editeur : Le Pré aux clercs (2004) / Bragelonne (2015) / Folio SF (2017)

384 pages (broché) / 432 pages (poche)
Broché : 15,90 € / Poche : 8,90 € / Numérique : 5,99 €

L’Élixir d’Oubli a reçu le prix Imaginales en 2005.

L’Élixir d’oubli est le deuxième tome du cycle Le Paris des Merveilles écrit par Pierre Pevel. La critique du tome 1 est disponible à cette adresse.

En bref Griffontmage du cercle Cyan, fait équipe avec l’improbable – et féerique – baronne Isabel de Saint-Gil pour une nouvelle enquête. Après les péripéties dangereuses du précédent tome, les deux compères se retrouvent mêlés à une conspiration centenaire !

Et pourtant, tout commence le plus simplement du monde par une affaire d’exorcisme. Poisons et trahisons sont également au rendez-vous. Rapidement, le puissant enchanteur Merlin s’invite de la partie dès qu’il apparaît que des Dragons sont mêlés à l’affaire, on apercevra même brièvement Arsène Lupin. Tandis que la police dépassée fait appel à des renforts bien familiers, les secrets vont petit à petit se dévoiler dans cette ville de Paris décidément exotique !

Dans ce deuxième tome du Paris des Merveilles, le style de Pierre Pevel a mûri, et ce, pour le mieux. L’écriture est très fluide et le roman se lit facilement. L’humour est toujours très présent, que ce soit grâce au narrateur et ses petites piques innocentes (parfois pas si innocentes que ça, d’ailleurs, par moments) ou aux personnages.

Le couple étrange formé par Griffont et Isabel est détonnant. Lui est plutôt sérieux, tente de rester le digne, chic et aimable gentilhomme, ancien officier de l’armée. Tout en étant brillant et en aidant de son mieux son prochain. Elle est plus extravertie. Baronne, fée, cambrioleuse experte à ses heures perdues, justicière à l’occasion, elle ne ratera jamais la possibilité de taquiner son comparse, ne mettant le holà que pour piquer une crise de jalousie hilarante. Clairement, ces deux tourtereaux improbables sont au cœur du récit, et après le premier tome d’introduction, ils perdent un peu de leur mystère et on commence à s’y attacher.

D’ailleurs, une part significative de l’intrigue se passe au cours d’une ellipse dans le passé, à l’époque où ils ne se connaissaient pas encore mais qui aura malgré tout un impact sur leurs aventures actuelles. Le moins qu’on puisse dire, c’est que leur rencontre est explosive !

« Un tome 2 de grande qualité, à mon avis encore un petit cran supérieure à celle du premier, ayant l’énorme intérêt de nous transporter dans une époque supplémentaire et surtout de nous relater la rencontre de notre duo de choc et de charme. Si vous avez apprécié le premier livre, vous pouvez acheter le 2 sans problème. » Le culte d’Apophis

Recueils de nouvelles

Au milieu de tout cela, on retrouve ce que j’appellerais la « touche Pevel ». En pratique, cela signifie que le récit est saupoudré de petites anecdotes culturelles, historiques, architecturales même. Dans d’autres histoires, ça m’a parfois dérangé à cause du ralentissement conséquent du récit. Ici, j’ai trouvé ces petites touches bien dosées et intéressantes. Elles permettent de donner du relief à l’univers de cet étrange Paris du début du XXe siècle (et en plus elles peuvent permettre de briller en société en les replaçant dans la conversation).

Le seul défaut est la légèreté du ton et des aventures qui m’ont un peu insensibilisé. Là où les enjeux sont si importants (dangereux même, voir suicidaires), on sent pourtant que Pevel rechigne à vraiment blesser ses personnages. En cas de pépin, une ineffable bonne nature s’empare des personnages et les sépare définitivement des « méchants ». Un peu trop manichéen (et optimiste) à mon goût, mais c’est probablement mon côté rabat-joie qui s’exprime ici.

Dernier point enfin : la complexité. Bien que relativement court, bien écrit et dans un registre léger, c’est indéniablement une intrigue assez complexe qui est mise en branle. Les explications ne manqueront pas pour aider le lecteur à se retrouver dans ce qui s’annonce comme un bon petit bazar d’histoires apparemment distinctes, mais qui finalement font partie du même complot.

Un bon tome donc, meilleur même que le précédent. J’ai apprécié d’en découvrir un peu plus sur l’univers de Pevel, et j’ai enfin trouvé le temps de m’attacher aux personnages. L’auteur s’est fait plaisir en rendant hommage à de grands noms, ça se sent et s’apprécie. Ne me reste plus qu’à mettre la main sur ce fameux tome trois !

Intégrale

Une critique de Cluric

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