
Quatrième de couverture : Paris, 1889.
Un monde en transition, où les fiacres côtoient les tours vertigineuses des usines. Une ville brumeuse envahie par les aéroscaphes, d’étranges machines volantes qui quadrillent le ciel, et des nuées d’automates cuivrés… C’est dans cet univers révolutionné par l’éther, la substance verte aux propriétés miraculeuses, que la comédienne Margaret Saunders doit résoudre le mystère de la mort de sa meilleure amie, tombée d’un aérocar en plein vol. Sur la piste d’un créateur de robots dément, Margo, secondée par Théo, médecin dans un asile d’aliénés, va découvrir au péril de sa vie les dangers cachés de l’envoûtante vapeur.
« Une ambiance de mystère quasi londonienne, une intrigue digne des meilleurs romans policiers, un rythme soutenu : bref, un petit bijou du genre. À lire d’urgence. » Chroniques de l’imaginaire
Né en 1972, Fabrice Colin est l’un des écrivains les plus remarqués de sa génération. Couvert de récompenses (dont quatre Grands Prix de l’Imaginaire), adulé par la critique, il construit une œuvre diverse, riche et élégante s’adressant à tous les publics.
Mathieu Gaborit, né en 1972, s’est imposé d’emblée comme le chef de file des écrivains de Fantasy française avec le succès des Chroniques des Crépusculaires, suivies d’Abyme, Bohème ou encore Confessions d’un automate mangeur d’opium (écrit avec Fabrice Colin). Avec Les Chroniques des Féals, traduites en plusieurs langues, il est revenu à cette Fantasy épique gorgée de magie qui l’a rendu célèbre et dont il a donné une vision unique et fascinante.
« Confessions d’un automate mangeur d’opium est d’un formidable plaisir de lecture, un roman d’aventure dérangé et passionnant. » André-François RUAUD, in Bifrost 16

Détails techniques :
Science-fiction / Steampunk
Editeur : Mnémos, coll. Icares (1999) / Le Serpent à plumes, coll. Motifs (2003) / Bragelonne (2013)
412 pages (poche)
Poche : 9,90 € / Numérique : 5,99 €
Le roman a remporté le Prix Bob Morane 2000 du meilleur roman francophone.
Le titre de ce livre fait sans doute référence au titre d’un livre de 1822 : Confessions d’un mangeur d’opium anglais de Thomas de Quincey (Source : Wikipédia).
« […] un chef-d’œuvre » Aliénor, in Faeries 1

Une jolie découverte de l’univers steampunk, mais une aventure un brin décevante.
Grâce à mon amie Helvetius, que je remercie chaleureusement au passage, j’ai pu acquérir cette très belle édition à prix réduit. Il existait déjà une version de poche chez Le Serpent à plumes, mais l’esthétique générale du livre n’était pas franchement réussie. C’est en revanche un vrai petit trésor que nous offrent les éditions France Loisirs. Tranche dorée, reflets flamboyants avec un joli vert absinthe sur la couverture, tout cela est un régal pour les yeux. Mais si le livre-objet mettra tout le monde d’accord, qu’en est-il du contenu ?
Ce n’est pas un roman inoubliable, ni un vrai coup de coeur, mais j’ai quand même passé un bon moment de lecture. Connaissant un peu la plume de Frabrice Colin grâce à Winterheim et La malédiction d’Old Haven, je me réjouissais en revanche de découvrir la patte de Mathieu Gaborit. Première vraie déception, le style n’est pas vraiment distinctif, et même s’il est efficace, il reste un peu trop simple à mon goût. Ce qui est dommage pour ce roman français écrit à quatre mains par deux auteurs connus et reconnus dans le milieu.
En revanche, l’aspect contemplatif est plus que réussi et nous plonge totalement dans cet univers de mécaniques rutilantes et de vapeurs d’opium. Le steampunk n’est pas un style avec lequel je suis vraiment familiarisée, mais je ne l’admire que davantage. En ouvrant ce livre, j’ai immédiatement pensé à l’opium et à l’absinthe, drogues mystiques et inspiratrices des poètes romantiques. Mais ici, une autre substance est au coeur de toutes les craintes. L’éther, utilisé à des fins énergétiques, notamment comme carburant, est aussi la source de maux incurables. Nous découvrons cet aspect du roman grâce à Théo et à sa profession (ô combien passionnante !).
Les chapitres alternent entre deux points de vue uniquement, celui de Margo, l’héroïne, et celui de son frère, Théo. Théo est vraiment le plus intéressant des deux. J’ai beaucoup aimé découvrir les facettes de son métier d’aliéniste, même si le sujet aurait mérité d’être un peu plus travaillé et approfondi, c’est une des raisons qui m’ont fait apprécier cette histoire. Margo, quant à elle, est un personnage plus passe-partout, à part une plastique avantageuse et la notoriété due à son métier d’actrice, elle reste assez banale et apporte peu de choses au récit. Si ce n’est ce côté candide et fragile, qui légitime le rôle de protecteur de son frère. Celui-ci est d’ailleurs prêt à tout pour secourir sa sœur, et même si les scènes d’action sont nombreuses et rythmées, elles trouvent un dénouement bien trop rapide à mon goût. Ce livre est l’exemple parfait de l’expression « tout est bien qui finit bien ». Si j’ai bien une chose à reprocher, c’est justement ce côté trop facile et, disons-le, assez peu crédible. Courses-poursuites, combats au corps à corps s’enchaînent et sont toujours couronnés de succès. Alors d’accord, il y a cette histoire de meurtre – ou de suicide – sordide, mais les héros ne sont pas non plus soumis à rude épreuve. Certes, c’est du fantastique, mais il ne faut pas non plus tomber dans l’exagération et la facilité.
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/!\ Risque de spoilers /!\
J’ai un autre reproche à soumettre. Le prologue semblait apporter quelque chose de nouveau, de vraiment original, mais vu la fin du livre, il apparaît plutôt comme une promesse non tenue. Cet automate tueur, véritable cœur de l’intrigue, s’avère finalement trop peu présent. Tout part de lui, de ses sombres pensées, il sème le trouble et la pagaille tout le long du récit sans jamais vraiment être là, et il se rappelle enfin à notre bon souvenir pendant le dénouement. Mais là encore, ce n’est qu’une apparition furtive et bon nombre de questions soulevées resteront, hélas, sans réponse.
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La mise en place de l’univers ainsi que l’esthétisme propre à ce style sont certainement la grande force de cette histoire. Les descriptions nombreuses et détaillées ainsi que les curiosités imaginées par les auteurs nous plongent dans ce monde unique en son genre. Effectivement, tout le monde n’a pas la chance d’avoir un guépard chez soi !
La connaissance qu’ont les auteurs de Paris ne fait aucun doute, rues, quartiers, monuments, ils semblent connaître la capitale sur le bout des doigts. L’immersion dans ce Paris anachronique est donc vraiment réussie et m’a émerveillée du début à la fin.
En somme, une assez bonne découverte, mais un livre certainement vite oublié dans quelques mois. Si le mélange des genres est vraiment bien trouvé -une intrigue à la fois politique, scientifique et policière -, je suis en revanche très sceptique sur le scénario.
Même si le début est prometteur et enthousiasmant, le dernier quart du livre est malheureusement bien en dessous pour en faire une lecture exceptionnelle. Alors que bien des détails nous font dire qu’il ne s’agit que d’un tome d’introduction, je pense que ce n’est finalement pas une mauvaise chose si la suite initialement prévue ne voit pas le jour.
Je vais donc de ce pas me tourner vers d’autres ouvrages, comme Le Paris des Merveilles de Pierre Pevel ou Feuillets de Cuivre de Fabien Clavel pour poursuivre ma découverte de l’univers Steampunk.
Une critique d’Elamia publiée le 16 novembre 2015 sur Babelio à cette adresse.
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