Critique animation : « Big Fish & Begonia », de Xuan Luang et Chun Zhang

Chun est un être céleste qui doit s’occuper des bégonias. À ses 16 ans, elle est envoyée dans le monde des humains sous la forme d’un dauphin afin d’accomplir son rituel de passage à l’âge adulte. Kun, un humain, lui sauve la vie, mais perd alors la sienne. Avec l’aide de son ami Qiu, elle essaie de ranimer l’esprit de Kun afin de le remercier de l’avoir sauvée.

Quelques infos : Big Fish and Begonia sort en avant-première mondiale le 3 juillet 2016 à Chengdu en Chine avant la sortie nationale dès le 8 juillet 2016.

En France, il est présenté le 12 juin 2017 au Festival international du film d’animation d’Annecy, puis diffusé sur Netflix depuis le 17 août 2018 (Source : Wikipédia).

De nos jours, le manga est bien installé dans le paysage français. Ces bandes dessinées et dessins animés venus du Pays du Soleil Levant se sont patiemment fait leur place au soleil. Même ici, des films tels que Akira, Steamboy ou Ghost in the shell sont considérés comme des monuments du cinéma. On ne compte plus les amoureux des œuvres d’Hayao Myazaki (studio Ghibli) : Le voyage de Chihiro, Princesse Mononoké, Le château ambulant, Mon voisin Totoro, …
Par contre, on connaît un peu moins les productions coréennes et chinoises, respectivement nommées Manhwa et Manhua. La Chine faisant de plus en plus parler d’elle, il est plus que temps de s’intéresser à sa production animée.
En effet, l’Empire du Milieu vient de produire un film d’animation très remarqué : Big Fish & Begonia, réalisé par Xuan Liang et Chun Zhang. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec cette réalisation le duo fait une entrée fracassante dans le monde de l’animation. À la manière des productions Ghibli, le film puise ses racines dans les mythes et la spiritualité chinois pour tracer sa propre histoire. Chun, être céleste vivant dans le monde sous les océans, visite l’univers des humains. Elle vient d’avoir seize ans et c’est un rite de passage obligatoire. Sa curiosité supplantant sa prudence, Chun frôle la noyade et ne doit sa survie qu’au sacrifice d’un garçon humain. S’ensuit une incroyable odyssée durant laquelle Chun tente de ramener le jeune homme à la vie, allant ainsi à l’encontre des lois de son monde…
Ce long-métrage mêlant aventure, fantastique et romance, est d’une beauté à couper le souffle. Les décors sont somptueux, les couleurs profondes et denses… Les mythes chinois étant encore assez peu connus chez nous, les protagonistes sont très originaux et dépaysants.
Si ce récit n’est pas sans rappeler les films du studio Ghibli, on remarquera tout de même une légère différence de style entre cette réalisation chinoise et celles du prestigieux studio japonais.
Pourtant, la création de ce dessin animé fut loin d’être un long fleuve tranquille. Douze années furent nécessaires pour mener ce projet à bien. Plusieurs fois les fonds ont manqué, obligeant les producteurs à trouver les ressources financières et humaines pour remonter la pente. Mais le jeu en valait la chandelle. Big Fish & Begonia est sorti dans le monde entier, il est disponible en France en DVD et Blu-ray et a été récompensé plusieurs fois. Cette pépite nous offre une véritable parenthèse de poésie doublée d’un ravissement pour les yeux. Par les temps qui courent, on aurait tort de faire l’impasse sur un moment de rêverie…

Ma note :

Note : 10 sur 10.

Une critique de Genkis publiée en 2020 dans l’Hebdo Le Poher, avec leur aimable autorisation.

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