Critique : « Étoiles mourantes » (AnimauxVilles – T3), de Yal Ayerdhal & Jean-Claude Dunyach

Quatrième de couverture : Les AnimauxVilles, gigantesque cités biologiques et conscientes, capables de défier les lois de l’espace-temps, ont permis à l’humanité de coloniser l’espace. Mais celle-ci s’est divisée en quatre rameaux, et entre ces factions que trop de choses séparent, la guerre menace d’éclater. Face à ce danger, un AnimalVille tente de tracer une autre voie et invite les rameaux à assister ensemble à un spectacle unique : la mort par supernova d’une étoile binaire. Leurs représentants seront-ils à la hauteur de cet événement cosmique ? Et quelles seront les conséquences de ces retrouvailles ?
À la fois porté par un souffle tragique et une réflexion intimiste, hanté par la passion de l’art, le pouvoir mortifère de la technologie ou la quête sans fin de l’immortalité, Étoiles mourantes dépeint la fresque d’une post-humanité aux prises avec son plus grand défi : sa propre extinction. L’universalisme et le refus de la xénophobie sont au cœur de ce space opera épique et foisonnant. Avec ce roman, Ayerdhal et Jean-Claude Dunyach signent tout simplement l’un des chefs-d’œuvre de la science-fiction.
 
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Étoile de la SF française, Yal Ayerdhal, de son vrai nom Marc Soulier, est un écrivain contemporain français.
Il exerce de nombreux métiers (et petits jobs, tels que vendre des brioches en porte à porte) en parallèle de l’écriture, dont moniteur de ski, footballeur professionnel, éducateur, commercial et chef d’entreprise.
Il a 28 ans lorsqu’il envoie son premier manuscrit, celui de La Bohème et l’Ivraie (1990) à un éditeur, en l’occurrence Fleuve Noir. Trois ans plus tard, il décroche le Grand Prix de l’imaginaire avec Demain une oasis (1992), première d’une longue série de récompenses. Il signera par la suite d’autres dystopies ainsi que des space operas. Dans les années 1990, ses ouvrages participent largement au renouveau de la science-fiction française. En 1997, il publie Parleur ou les Chroniques d’un rêve enclavé qui reçoit l’année suivante le Prix Ozone. Transparences (Grand Prix de l’imaginaire et prix Michel-Lebrun), publié en 2004, marque son entrée dans le domaine du thriller. En 25 ans, il a entre autres obtenu deux grand prix de l’Imaginaire, deux prix Ozone, un prix Tour Eiffel de science-fiction, un prix Michel-Lebrun, un prix Bob-Morane, un prix Rosny aîné et un prix Cyrano en 2011 pour l’ensemble de son œuvre et de ses actions en faveur des auteurs. Militant de la cause des auteurs, Ayerdhal avait fondé en octobre 2000 le collectif Le droit du Serf pour faire respecter leur droit à jouir décemment de leurs œuvres. Son dernier roman, le magnifique thriller fantastique Bastards, Prix Rosny Ainé en août 2015, a reçu un vibrant éloge de Norman Spinrad dans Isaac Asimov Magazine. Son nom a été donné à l’astéroïde (434453) Ayerdhal.
Ayerdhal meurt des suites d’un cancer à l’âge de cinquante-six ans (Sources : Babelio et Au Diable Vauvert).

Jean-Claude Dunyach est né le 17 juillet 1957 à Toulouse (France). Après avoir obtenu un doctorat en mathématiques appliquées sur les supercalculateurs, il a été engagé par la société Airbus à Toulouse. Il écrit des récits de science-fiction depuis le début des années 1980, publiant romans et recueils de nouvelles. Jean-Claude Dunyach écrit également des paroles pour plusieurs chanteurs français, ce qui lui a inspiré un de ses romans dont le héros est un chanteur de rock’n roll qui voyage en Antarctique accompagné d’un orchestre philharmonique de zombies… Ses œuvres ont été traduites en anglais, bulgare, hongrois, croate, danois, allemand, italien, russe et espagnol.

AnimauxVilles (série également intitulée « Étoiles mortes ») :
1. Étoiles mortes, 1991 (écrit par Jean-Claude Dunyach seul)
2. Voleurs de Silence, 1992 (écrit par Jean-Claude Dunyach seul)
3. Étoiles mourantes, 1999 (Coécrit avec Ayerdhal)

Excellente idée chez Mnémos de republier ce roman de 1999 (NdlR : écrit par Jean-Claude Dunyach, en collaboration avec Ayerdhal) qui avait désintégré mon apriori sur le « space-opera » à la française. Car il s’agit bien de cela : la création d’un univers original, d’une ampleur et d’une originalité remarquables. L’espèce humaine a accédé au voyage spatial grâce aux AnimauxVilles (espèce galactique géante), elle a au fil de l’évolution explosé en quatre « rameaux » : les Originels, les Mécanistes, les Organiques et les Connectés. Chacun d’eux a développé une spécialisation, la spiritualité, l’agressivité guerrière, la biologie et l’information. Chaque société incarne une forme politique distincte, théocratie, dictature militaire, anarchisme, etc… Après avoir séparé les rameaux pour éviter qu’ils ne s’entretuent, les AnimauxVilles organisent « les retrouvailles » dans un cérémonial centré sur la formation d’une supernova mais cela ne va pas sans grand péril.

Le scénario est d’une grande richesse, complexe mais compréhensible, les personnages sont approfondis. Enfin, les idées, celle du primat de la coopération sur l’individualisme agressif et guerrier et celle du rejet du machisme, font du bien à l’heure actuelle.

Note : 10 sur 10.

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