Critique : « Solaris », de Stanislas Lem

Quatrième de couverture : Afin de relancer les recherches autour de la planète Solaris, Kris Kelvin, docteur spécialiste de son environnement, rejoint la station spatiale gravitant autour de l’astre aux deux soleils. En arrivant, il apprend que son ami Gibarian, l’un de ses confrères habitant la station, s’est donné la mort, et que des visiteurs, venus des méandres du passé, peuplent également les lieux. Pourquoi Harey, la femme que Kris a autrefois aimée plus que tout, a repris chair auprès de lui ? Ces bouleversements sont-ils le fait du mystérieux océan intelligent qui se déchaîne sous leurs pieds ? Le docteur va devoir faire la part des choses entre ses sentiments et sa raison scientifique s’il souhaite comprendre ce qui se passe sur Solaris.
Dans ce roman, considéré aujourd’hui comme l’un des plus grand classiques de la science-fiction, Stanislas Lem sonde les profondeurs de l’esprit humain comme il explore les mystères de l’univers. Et nous offre un huis clos à la fois haletant et effrayant.

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L’écrivain polonais Stanislaw Lem (1921-2006), aussi francisé en Stanislas Lem, est l’un des auteurs majeurs de la science-fiction du XXe  siècle. De Solaris à La Cybériade en passant par Le Congrès de futurologie, Le Bréviaire des robots ou encore Mémoires trouvés dans une baignoire, il a donné au genre certains de ses titres les plus emblématiques.

Une œuvre très particulière, qui est entrée dans les classiques de la SF avec en plus 2 adaptations cinématographiques en 1972 et 2002.

Le docteur (psychiatre) Kelvin débarque sur la station atmosphérique Solaris, sur la planète du même nom. Il y est accueilli par Snaut et Sartorius qui se cachent et, visiblement, ils sont perturbés. Gibarian, qu’il devait rejoindre, s’est suicidé. Quand Kelvin rencontre en « chair et en os » sa femme qui s’est suicidée il y a dix ans, il s’interroge, au bord du gouffre. Est-il devenu fou ? Ou l’océan vivant de cette planète, objet de près de 78 ans d’études contradictoires, au point d’en faire une science à part, la solaristique, est-il à l’origine de ses visions matérialisées ?

Une œuvre courte (320 pages) et dense. Une écriture poétique et hypnotique. Ce n’est pas de la SF conventionnelle, mais presque un essai philosophique, métaphysique sur l’inconnu, les possibilités de communication interespèces. Quelque chose de plus grand que nous qui, visiblement, nous dépasse. Que faire face à l’inconnu ?
Vous cherchez des réponses ? Passez votre chemin, je n’en ai pas trouvé. Je le savais en début de lecture. L’œuvre est suffisamment connue (encore que je croyais que Solaris était une étoile) pour savoir dans quoi on s’embarque, mais je me suis retrouvé happé par le texte. Le background est vieillot mais on le laisse rapidement de côté. L’écriture est solide, beaucoup d’incursions dans le scientifique tant réel qu’imaginaire (et je suis bien en peine de faire le tri entre le vrai et l’inventé) et les descriptions imagées sont intéressantes à lire.
J’ai lu le livre en une journée et n’ai pas voulu le lâcher avant la fin. Pour un résultat nul, mais je le savais par avance. Allez comprendre pourquoi j’ai bien aimé…

Une atmosphère particulière, qui se rapproche pour l’ambiance de 2001 : L’Odyssée de l’espace, plus que de Rendez-vous avec Rama du même auteur (comme l’indique la quatrième de couverture).

Note : 8 sur 10.

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