Critique : « Mémoria », de Laurent Genefort

Quatrième de couverture : Il travaille pour le compte des multimondiales qui se partagent l’univers. Il erre de planète en planète au gré de ses contrats. Il est le tueur à gages le plus redouté des mondes humains. Le plus cher, aussi. Nul ne sait qui il est véritablement. Pas même lui. Tel est le prix de son immortalité, qu’il doit à un artefact extraterrestre unique et qui ne le quitte jamais. Tout comme les « crises de souvenirs » qui le terrassent de plus en plus souvent. Des souvenirs dont il ne sait même pas s’ils sont les siens. Des crises qui masquent une terreur secrète, tapie au fond de lui sous la forme d’un cauchemar qui, inexorablement, se rapproche et menace de l’engloutir. Le compte à rebours est engagé…

Né en 1968, Laurent Genefort découvre très tôt la science-fiction. Il publie son premier roman à l’âge de vingt ans et en a écrit depuis une quarantaine, parmi lesquels Arago (Grand Prix de l’Imaginaire 1995), Les chasseurs de sèveLes Opéras de l’EspaceLum’en, Points chauds ou la série Omale. Il a également soutenu une thèse sur les livres-univers dans la science-fiction.

Détails techniques :

Science-fiction / Cyberpunk

Editeur : Le Bélial’ (2008) / Folio SF (2011)

300 pages (broché) : 18 € / 384 pages (poche) : 9,20 € / Numérique : 7,99 €

Un homme mystérieux est mandaté par un puissant cartel multimondial afin de liquider un homme d’affaires très puissant sur la planète Kuiper Prime. Seulement, son contrat, Dunam, est totalement paranoïaque et le tuer ne sera pas chose facile. Même pour cet homme mystérieux qui a la réputation d’être le meilleur tueur à gages de cette partie-là de l’Univers connu. Car il possède un secret. Grâce à sa mallette à la technologie sophistiquée, il est capable de transférer son esprit d’un corps à l’autre. Ce stratagème qui le maintient en vie depuis plusieurs siècles sera-t-il suffisant pour déjouer les stratégies de défense de sa cible… ?

J’avais découvert la notion de mémoria (qui appartient à l’univers global créé par Laurent Genefort, la Panstructure) grâce à une nouvelle publiée dans le numéro 50 de la revue Bifrost (mai 2008) consacré à l’auteur américain Tim Powers. Cette nouvelle est d’ailleurs au sommaire de ce livre qui est une édition augmentée (par rapport à celle du Bélial’, datant de juin 2008), à la fin duquel nous trouvons aussi un lexique de la Panstructure.

En lisant ce roman divisé en trois parties, j’ai eu un peu l’impression d’assister à une pièce de théâtre (sans l’unité de lieu, de temps ni d’espace) car les trois actes sont bien distincts. Dans un premier temps, l’auteur français nous montre les exploits de son « héros » qui parvient à ses fins de façon assez rocambolesque. La deuxième partie voit son échec patent sur sa prochaine mission, qui induira sur ses choix dans la troisième. À l’instar de la trilogie historique Star Wars que l’on pourrait résumer en trois mots, « Exploit », « Chute » et « Retour », Mémoria est un triptyque condensé en 322 pages.

Comme toujours avec Laurent Genefort, le style est clair et précis. Il permet au lecteur une parfaite immersion dans le monde ainsi créé. La richesse de l’univers (dont on ne voit ici qu’une toute petite partie) de la Panstructure laisse présager une nouvelle plongée dans un roman gonflé au sense of wonder. Pourtant, même si l’histoire narrée ici se tient parfaitement, je pense être un peu passé à côté des enjeux. Sans éprouver le moindre ennui, je ne suis pas sûr d’avoir toujours saisi où voulait en venir l’auteur. C’est un peu dommage même si un Laurent Genefort (un peu) mineur (c’est subjectif, bien sûr) demeure tout de même au-dessus du lot. Peut-être bien qu’après les bijoux tels que Les Opéras de l’Espace et, surtout, les chefs-d’œuvre que sont les romans réunis dans l’intégrale du cycle d’Omale, j’attends beaucoup de mes lectures des livres de cet auteur. Trop ? Je ne pense pas car si l’ambition n’est pas ici aussi élevée que d’habitude, le style et la capacité d’émerveillement demeurent intacts.

Bref, malgré ce petit bémol (qui n’enlève en rien le talent immense de l’auteur), je ne peux que vous conseiller tout de même la lecture de ce roman. Quant à moi, il me reste encore beaucoup de livres de Laurent Genefort qui m’attendent dans ma bibliothèque. D’autant que celui-ci est plutôt prolixe… Beaucoup de très bons moments en perspective !

Note : 6 sur 10.

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