Critique : « Bloodsilver », de Wayne Barrow

Quatrième de couverture : 1691 : un bateau transportant de mystérieux passagers aborde la côte est du continent nord-américain. Les vampires viennent de débarquer de la vieille Europe. Ils forment bientôt le Convoi, longue colonne de chariots recouverts de plaques de plomb, et se lancent à la conquête de l’Ouest, anticipant le trajet du chemin de fer dans une lente et implacable progression…
1692 : à Salem, une poignée d’hommes impitoyables fondent la confrérie des Chasseurs, bien décidés à stopper l’avancée du Convoi et à en découdre avec les créatures des ténèbres.
De Fort Alamo aux territoires sioux, de Wounded Knee à Silver City, les hommes du Nouveau Monde, Billy the Kid, les frères Dalton ou encore Doc Holliday mêlent le sang à l’argent, luttant sans merci contre les vampires, ou formant avec eux d’improbables alliances…


***

Wayne Barrow est le pseudonyme de deux écrivains français, Johan Heliot et Xavier Mauméjean, qui ont inventé la biographie d’un romancier américain fictif : né en 1951, fils d’un père bostonien et d’une mère indienne navajo, il a quitté les États-Unis en 1972 pour échapper à la guerre du Vietnam. Il s’est installé au Canada en faisant différents travaux de force (bûcheron, pêcheur, ouvrier sur une plateforme de forage…) avant de vivre de sa plume…

Étant donné que j’ai acheté ce livre il y a des lustres, et que je l’ai attrapé dans ma PAL sans relire la 4e de couverture (ce qui est une excellente méthode de lecture quand on n’aime pas être spoilé), je me souvenais juste que c’était une uchronie se passant à l’époque des westerns.

C’est donc avec surprise que j’ai avancé au fil des pages.
Ce n’est pas un roman. Ce ne sont pas des nouvelles non plus. C’est un édifice, une construction, étrangement bâtie, certes, mais innovante et très intéressante.
Tous les grands noms des époques successives y sont, bien dépeints, époques rudes, hommes rudes, et c’est drôlement bien fait. On se balade d’époque en époque, de personnage en personnage, ils sont tous différents même si similaires, on croise tous les grands bandits de « légende » qui, ici, se révèlent être une sorte d’association de « chasseurs de vampires », rétrogrades, par rapport au sens de l’évolution de l’Histoire (la « fausse »), et qui refusent de s’adapter.

Je ne connais pas tous les événements dont il est question dans ce livre (mais quelques-uns, quand même, comme la fusillade d’Ok Corral), mais je suppose que tous ont été étudiés et exploités au mieux par les auteurs, notamment les circonstances des décès de tous ces hors-la-loi, parfaitement adaptés à l’uchronie ici inventée…

À dire vrai, j’ai adoré l’ensemble des « époques ». Sauf une, que je n’ai pas comprise, celle de la « veuve Winchester » et sa baraque pour les fantômes (mais quelle écriture fabuleuse !), une allégorie qui a dû m’échapper mais en ce moment, je suis pas au top…

À part celle-là, je me suis régalée. Je découvre deux auteurs de talent que je ne connais pas (ou peu pour Heliot), et j’avoue que ça m’a donné envie d’en découvrir plus, de chacun d’eux.

Note : 8 sur 10.

Laisser un commentaire