Critique : « À la Croisée des Mondes », de Philip Pullman

Quatrième de couverture (T1) : «La jeune Lyra connaissait bien les Érudits : ces hommes l’avaient entourée toute sa vie, ils avaient fait son éducation, ils l’avaient punie ou consolée. Ils étaient sa seule famille. Peut-être même aurait-elle pu les considérer comme sa véritable famille si elle avait su ce qu’était une famille.»
Élevée dans l’atmosphère confinée du prestigieux Jordan College, Lyra, accompagnée de son dæmon Pantalaimon, passait ses journées à courir dans les rues d’Oxford à la recherche éperdue d’aventures. Cette vie insouciante prend fin pourtant lorsqu’elle est confiée à Mme Coulter, au moment où Roger, son meilleur ami, disparaît, victime des ravisseurs d’enfants qui opèrent dans tout le pays. Mais lassée de jouer les petites filles modèles, et intriguée par la Poussière, une extraordinaire particule qui suscite effroi et convoitises, Lyra s’enfuit et entame un voyage vers le Grand Nord, périlleux et exaltant, qui lui apportera la révélation de ses extraordinaires pouvoirs et la conduira à la frontière d’un autre monde.

Né en Angleterre, à Norwich, en 1946, Philip Pullman a vécu en Australie et au Zimbabwe où il a effectué une partie de sa scolarité. Diplômé de l’université d’Oxford, il a longtemps enseigné dans cette ville où il vit toujours avec sa femme.
Passionné par les contes dès son plus jeune âge, il choisit de devenir écrivain. Il entame un premier roman lors de sa dernière année à l’université, mais ne le termine pas. Après divers métiers, dont celui d’apprenti bibliothécaire, il mène à bien un nouveau projet de roman, un « thriller métaphysique », qu’il publie et pour lequel il obtient un prix. Devenu instituteur, puis formateur pour de jeunes professeurs, Philip Pullman se consacre dès 1985 à une série policière dont l’héroïne, Sally Lockhart, doit beaucoup au célèbre Sherlock Holmes.
Conteur exceptionnel, créateur d’univers au talent incomparable, Philip Pullman connaît son plus grand succès avec la trilogie À la croisée des mondes, qu’il a mis sept ans à écrire, et avec laquelle il est parvenu à franchir la frontière séparant les littératures jeunesse et adulte pour signer un pur chef-d’œuvre de fantasy.
La saga, qui a remporté de nombreux prix, a été adaptée en feuilleton sur la radio BBC, au théâtre avec grand succès, au cinéma en 2007 par Chris Weitz, avec Nicole Kidman, Eva Green, Daniel Craig, et depuis 2019, à la télévision par HBO et OCS. Philip Pullman a reçu en 2005 le prestigieux Astrid Lindgren Memorial Award, catégorie littérature jeunesse, et Le Miroir d’Ambre, le troisième tome, a été récompensé par le Whitbread Book of the Year Award en 2001.

Détails techniques :

Fantasy / Science Fantasy / Steampunk / Jeunesse – Trilogie (titre original : His Dark Materials)

Editeur : Scholastic Ltd (1995-2000) / Gallimard Jeunesse (1998-2001) / Folio Junior (2000-2002) / Folio SF (2003) / Folio (2007)

Intégrale (1136 pages – broché) : 29,90 €

T1 : Les Royaumes du Nord – Broché (464 pages) : 19 € / Poche (544 pages) : 9,90 € / Numérique : 9,99 €

T2 : La Tour des Anges – Broché (384 pages) : 17 € / Poche (448 pages) : 9,20 € / Numérique : 8,99 €

T1 : Le Miroir d’Ambre – Broché (608 pages) : 22 € / Poche (800 pages) : 9,70 € / Numérique : 9,99 €

Philip Pullman a écrit également La Trilogie de la Poussière dont le premier tome, La Belle Sauvage, se déroule dix ans avant les événements d’À la croisée des mondes et le deuxième volume, La Communauté des Esprits, sept ans après les événements de la première trilogie. Le troisième opus n’est pas encore publié.

Je connaissais ce roman de nom, je savais qu’il avait marqué de nombreux jeunes lecteurs à sa sortie, un peu comme Harry Potter ou Le Seigneur des Anneaux. Je savais qu’ils en avaient fait un film mais je ne l’ai jamais vu. En revanche, nous avons vu la série et nous avons adoré. Du coup, comme j’avais acheté d’occasion l’intégrale en roman, je me suis dit qu’il était temps de lire avant l’arrivée de la suite de la série (s’il y en a une d’ailleurs, je n’en sais rien). 

Pour le coup, c’est compliqué car c’est un roman d’abord destiné aux jeunes et le lire une fois adulte doit enlever une grande part de sa magie et de l’émerveillement que j’aurais sans doute dû ressentir. J’ai tout lu d’une traite et ça m’a pris trois mois tant le récit est dense. La série a très bien su retranscrire le premier livre à mon humble avis, je trouve qu’elle l’a même sublimé. Si les films ont tendance à dénaturer les romans en coupant des passages ou en allant très vite sur des aspects importants à cause du temps imparti, les séries, elles, ont le temps nécessaire pour installer les intrigues et bien présenter les personnages. 

Pour en revenir au roman, le premier livre est intéressant, intriguant et passionnant. On nous y présente des personnages vraiment sympathiques à suivre comme Lyra, Mme Coulter, les Gitans, Lee et bien sûr Iorek. Dans le second tome, les choses commencent à déraper avec les nouveaux mondes. Nous faisons la connaissance de Will qui est vraiment un super personnage, bien mieux que Lyra au final. Il prend d’ailleurs plus de place et son évolution est bien plus intéressante à suivre. Il lui vole clairement la vedette. 

À partir de ce deuxième roman, j’ai perdu de l’intérêt. Je ne voyais pas du tout la suite ainsi avec les Anges, l’Autorité, la Poussière, etc… J’ai été assez déçue, je ne vous le cache pas. Encore une fois, si je l’avais lu plus jeune, mon avis aurait peut-être été différent.  La narration n’est pas non plus ma préférée, avec peu de dialogues, des personnages qui se lancent dans de grandes explications pas très naturelles, beaucoup de mystères et parfois pouf, les persos comprennent sans que le lecteur ait la moindre piste alors qu’on est dans leur tête. Bref, si ce genre de narration fonctionne dans certains genres, ici je n’ai pas toujours été convaincue. La plume est par contre plutôt descriptive, poétique, limite contemplative par moments.

Le troisième tome n’a pas rattrapé mon avis. Je me suis clairement ennuyée à certains passages, notamment avec le Docteur Malone. Cela manquait de crédibilité et malheureusement d’intérêt. Certaines choses arrivent trop vite sans explications, notamment sur les sentiments des personnages. Des idées restent vraiment très intéressantes, comme les daemons bien sûr, le lien entre tous les mondes, le couteau et la Poussière ou encore le monde des morts. Le dépaysement est garanti, ça c’est certain.

Après, je salue l’auteur pour avoir choisi en personnage principal Lyra, une gamine très réaliste, menteuse, insolente et assez égocentrée, pourtant capable de générosité et de grand courage. On est loin de l’héroïne habituelle et je comprends que beaucoup de jeunes filles puissent s’identifier à elle. Madame Coulter est géniale, ça c’est un personnage grandiose ! Complexe, inédit et vraiment bien construit, c’était passionnant de la suivre. C’est un personnage comme on en voit rarement et très marquant. Lord Asriel aussi est sacrément prometteur, je suis déçue qu’on ne le voit pas plus (bon d’accord, je suis très influencée par l’acteur qui l’incarne dans la série). Lee est une personne comme on aimerait en avoir à ses côtés pour ce genre d’aventure, il est très inspirant.

En conclusion, ce roman est culte, donc je ne regrette pas de l’avoir lu mais ce n’est clairement pas un coup de cœur pour moi. L’auteur a eu de super idées et à créé des personnages attachants que l’on a envie de suivre mais, à mon avis, tout cela est dilué dans des complications avec les Anges, l’Autorité, les Mulefas, etc… À trop en faire, il a perdu mon implication auprès des deux héros.

Note : 6 sur 10.

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