Critique : « Vision aveugle » (T1), de Peter Watts

Quatrième de couverture : Des milliers d’objets artificiels se consument dans l’atmosphère de la Terre, et le vaisseau Thésée est armé dans le but de résoudre ce mystère. Ils sont cinq à son bord : Siri Keeton, au cerveau amputé inapte à l’empathie et au vécu émotionnel – l’observateur impartial de l’expédition. Isaac Szpindel, biologiste modifié pour être capable de s’interfacer aux machines. Susan James, linguiste schizophrène souffrant du syndrome de personnalités multiples – le Gang. Amanda Bates, militaire qui tient sous sa coupe une phalange de robots guerriers. Et Jukka Sarasti, leur commandant, homo vampiris ressuscitée par le génie génétique, hypersensible et prédateur ultime. Cinq être improbables mais complémentaires, embarqués dans un monstre d’acier pour percer le plus fabuleux des secrets.

Peter Watts est né en 1958 à Calgary, dans la province canadienne de l’Alberta. Titulaire d’un doctorat en biologie et ressources écologiques, spécialiste des fonds marins et de la faune pélagique, il produit aujourd’hui la plus exaltante des sciences-fictions contemporaines, quelque part entre les nébuleuses Greg Egan et Ted Chiang, non loin de la galaxie Ken Liu, là où soufflent les vents cosmiques, dans le cœur vibrant des étoiles, en plein sense of wonder, en pleine sidération…
Vision aveugle, finaliste au prix Hugo, est un roman aussi exigeant qu’électrisant. Un classique indiscutable et l’ultime approche de l’altérité.

Détails techniques :

Science-ficiton / Hard SF -T1 du diptyque Vision aveugle

Editeur : Tor (anglais, 2006) / Fleuve Noir (2009) / Pocket SF (2011) / Bélial’ (2021) / Livre de Poche (à paraître le 21/02/2024)

448 pages (broché) : 22,90 € / 576 pages (poche) : 9,70 € / Numérique : 10,99 €

A remporté le prix Seiun du meilleur roman traduit 2014 et a été nommé pour le prix Hugo du meilleur roman 2007, le prix John-Wood-Campbell Memorial 2007, le prix Locus du meilleur roman de science-fiction 2007 et le Grand Prix de l’Imaginaire, Prix Jacques Chambon de la traduction, 2010.

L’histoire en elle-même est très simple.
Elle est écrite sur le thème du contact ou de la rencontre de 3e type.

4 hybrides optimisés (par génie génétique, opérations chirurgicales ou autre) ayant plus ou moins dépassé le seuil de la simple humanité et un prédateur éteint (mais ressuscité par une compagnie commerciale), qui a choisi de les commander plutôt que les dévorer vivants, vont à la rencontre, dans un vaisseau propulsé par moteur à télématière (antimatière et théorie de la téléportation quantique), d’un BDO (Big Dump Objet ou GTS (grand truc stupide) en Français, en clair un gigantesque et mystérieux artefact ou entité extraterrestre).

La condition vampirique du commandant n’est qu’un élément secondaire de l’histoire. On découvre quelques éléments sur les vampires (comme pourquoi ils n’aiment pas les crucifix) mais je dirais qu’on est à mille lieux de la littérature Bit-lit habituelle.
Le véritable héros (humain bien sûr, puisque sinon c’est le BDO), c’est Siri Keeton (le seul dont le nom est mentionné dans la quatrième de couv). C’est lui qui raconte l’histoire et on va apprendre à le connaitre également par quelques flashbacks sur sa vie et sa condition de synesthésiste (ou l’art de faire comprendre aux gens « simples » les idées des gens « compliqués » sans pour autant les comprendre soi-même).

On a donc affaire à un véritable roman de SF de type Hard-science. Pas de place pour l’imaginaire ou la magie. Une bonne culture de ce type de SF ou une petite culture scientifique est nécessaire pour pleinement apprécier le livre (sinon, on pourra toujours se reporter en fin d’ouvrage aux notes et remarques de l’auteur et aux références – très nombreuses).

Un début un peu lent, « très scientifique », mais rapidement, bien que le vocabulaire soit toujours recherché, il passe au service de l’histoire avec de nombreux dialogues très vivants sur l’histoire de Siri, la rencontre et la vie à bord du Thésée (le vaisseau), les interactions entre les personnages et la visite du BDO.

Conclusion : pour les amateurs de Hard-SF, un bon moment, cérébral, mais un bon moment quand même…

Note : 8 sur 10.

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