Critique : « L’Étrange Affaire de Spring Heeled Jack »(Burton & Swinburne – T1), de Mark Hodder

Quatrième de couverture : Londres,1861.
Sir Richard Francis Burton
Un grand explorateur et un érudit de talent. Sa réputation a été salie et sa carrière ruinée. Il est dans de sales draps.

Algernon Charles Swinburne
Un jeune poète prometteur et avide de sensations fortes, disciple du marquis de Sade. Le cognac causera sa perte. C’est le cadet de ses soucis.

Les deux hommes sont au coeur d’un empire déchiré par les conflits. D’extraordinaires machines envahissent un monde soumis à des lois des plus répressives. Tandis que certains défendent une société fondée sur le génie créateur, d’autres repoussent les limites de la conscience en ayant recours aux drogues, à la magie et à l’anarchie.  Lorsque des loups-garous terrorisent l’East End londonien et que des jeunes filles deviennent la proie d’une effroyable créature nommée Spring Heeled Jack, le duo n’a plus d’autre choix que d’agir. Au plus vite. Tous deux se trouvent confrontés à l’un des événements les plus décisifs de cette époque. Mais la pire de leurs découvertes pourrait bien provoquer la fin du monde tel qu’ils le connaissent…
Quand une poignée d’hommes change l’Histoire, l’Histoire change tous les autres.

***

Mark Hodder a été scénariste à la BBC, rédacteur en chef, journaliste et webmaster. Ses débuts d’auteur sont fracassants : L’Étrange Affaire de Spring Heeled Jack a remporté le prix Philip K. Dick en 2010. Féru d’histoire britannique, Mark aime les gadgets d’avant-garde, les séries télé cultes ainsi qu’un vaste assortiment de bizarreries.

Série Burton & Swinburne :
1. L’Étrange affaire de Spring Heeled Jack, 2010
2. L’Étrange cas de l’homme mécanique, 2011
3. Expedition to the Mountains of the Moon, 2012 (non traduit)
4. The Secret of Abdu El Yezdi, 2013 (non traduit)
5. The Return of the Discontinued Man, 2014 (non traduit)
6. The Rise of the Automated Aristocrats, 2015 (non traduit)

Aw ! Ils sont forts ces Anglais en steampunk déjanté ! Voilà qui me fait penser à Anno Dracula, il faut bien le dire…

Si ce n’est lui, c’est donc son frère ! comme dirait l’autre…
Terriblement accrocheur dès les premières pages, on a du mal à en sortir, c’est totalement addictif.
Richissime en références (comment faire autrement avec en héros Burton et Swinburne, deux personnages ayant existé, en « méchants » Oliphant, Speke, Brunel, etc etc etc… je ne vais pas vous faire la liste, il y en a trop !), comme son « grand frère », totalement barré dans les rebondissements (mouahaha, private joke pour ceux qui l’ont lu) et les caractéristiques des personnages (mieux que son frère, d’ailleurs, à ce niveau-là !), exit la retenue anglaise, parce que les Anglais, quand ils se lâchent, c’est à fond !
Et c’est jouissif ! 🙂

En effet, on a là un mélange totalement improbable de mécanique et science steampunk et/ou futuriste.
Ça part dans tous les sens, mais c’est très bien écrit (et traduit, d’ailleurs), construit au cordeau malgré cette impression foutraque, voire loufoque (les perroquets « Tourette », mdr !), l’auteur utilise avec brio des événements réels et intrique son intrigue à l’Histoire aux petits oignons. En plus, on est très loin d’un quelconque manichéisme, car on a tous les points de vue.

Bref, c’est excellent, je me suis régalée. Il faut cependant connaître la période, et les références, sous peine de passer un peu à côté de l’excellence de ce bouquin !!! J’eus dans ma jeunesse une amie anglophone qui avait passé un mémoire sur Swinburne, que je ne connaissais pas du tout à l’époque, et dont nous discutâmes, entre deux débats sur le meilleur de Bowie… Apprenez donc que l’ensemble des événements de sa vie évoqués ici est VRAI (oui, y compris son goût pour la flagellation), même s’ils n’en ont pas l’air… L’histoire de Burton et Speke est plus connue, sans doute… et vraie aussi…

Note : 9 sur 10.

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