Critique : « La Quête des Héros perdus », de David Gemmell

Quatrième de couverture : Rappelez-vous la fin de Légende
La forteresse de Dros Delnoch a fini par tomber face à l’ennemi nadir, elle n’est plus qu’un point de passage pour les hordes du Nord. L’Empire Drenaï n’existe plus. Sous la main de fer de Jungir, le fils du célèbre Tenaka Khan, les Nadirs continuent leur progression, se livrant parfois à des raids dans les territoires gothirs, à la recherche d’esclaves.
Mais un jour, les esclavagistes capturent une jeune villageoise dont Kiall, un jeune homme timide, est amoureux. Comme un héros de légende, il va partir à la recherche de son aimée. Et il ne sera pas seul car, sortis de leurs retraites, viennent se joindre à lui les anciens héros de la bataille de Bel-Azar : Chareos, le maître d’armes, Beltzer le géant à la force colossale, et les deux archers Finn et Maggrig.
Et l’un d’entre eux possède un secret qui pourrait bien changer la face du monde. Car dans ses veines coule le sang du Fléau nadir, et l’espoir du peuple drenaï.
Il est le dernier Comte de Bronze !


***

Depuis Légende, son premier roman (prix Tour Eiffel 2002), David Gemmell n’a publié que des best-sellers. Grand gaillard de deux mètres, cet ancien journaliste avait été videur dans les bars de Soho à Londres avant de prendre la plume. Sa gouaille naturelle lui avait toujours permis d’éviter de se servir de ses cent vingt kilos. Cette gouaille se retrouve dans ses ouvrages dont le rythme soutenu entraîne le lecteur dans des aventures épiques et hautes en couleur, où il savait mettre tout son cœur. Ce même cœur qui l’a abandonné en juillet 2006, à l’âge de cinquante-sept ans.

Cycle Drenaï (dans l’ordre chronologique des évènements) :
1. Waylander
2. Waylander II : Dans le royaume du loup
3. Waylander III : Le héros dans l’ombre
4. Druss la légende
5. La Légende de Marche-Mort
6. Loup blanc
7. Légende
8. Le Roi sur le seuil
9. La Quête des héros perdus
10. Les Guerriers de l’Hiver
11. Les Épées de la nuit et du jour

Différent.
C’est le mot qui me vient en finissant ce livre. Différent, mais pas moins bon à mes yeux.

Au départ, la quête dans laquelle se lancent notre jeune fermier idéaliste (Kiall) et nos vieux héros désabusés (la bande de Bel-Azar, lol !) paraît tout bonnement idiote. Mais au fur et à mesure qu’on avance, on se rend compte qu’ils œuvrent en fait pour l’Histoire, avec un grand H comme dit Fnitter.

Ce qui fait la force de ce roman, ce sont les personnages. Des personnages forts, de caractère, humains cependant. Comme j’aime les personnages qui ont l’honneur, le courage et la force d’aller au bout de leur quête (intérieure comme extérieure), je ne peux qu’être séduite par les personnages de ce roman. Même Beltzer, pour antipathique qu’il soit, n’en demeure pas moins un homme de parole.
C’est un roman désespéré, désespérant car la société y est pourrie par le haut, ce qui est, effectivement, ultraréaliste. Alfaric a raison, le désenchantement « post grandeur passée » y est omniprésent. L’ambiance y est relativement équivalente à ce qu’on ressent, nous, dans notre société actuelle.

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Pas de batailles épiques, cela change de ton. C’est un roman intime et intimiste, le plus important y étant les liens entre les personnages, et leur quête intérieure, celle de l’espoir, en fait. Du coup, cela fait que je ne me lasse pas. Malgré qu’au lieu de lire un tome par mois comme je l’avais prévu, j’aie « englouti » 6 tomes de la saga Drenaï depuis début août.

Bref, pour moi, c’est encore de l’excellent Gemmell, différent des tomes précédents, mais excellent tout de même ! Le coup de cœur sur l’ensemble de la saga se confirme.
Par ailleurs, je comprends enfin pourquoi Alfaric regrette tant qu’il n’y ait pas de « guerre des jumeaux »…

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Note : 10 sur 10.

Un classique, mais un basique.

Quatrième tome du cycle Drenaï, dans l’ordre d’écriture et de parution (mais neuvième dans l’ordre chronologique), La Quête des Héros Perdus fait suite à Légende et Le Roi sur le Seuil.

Petit rappel historique :
Les Nadirs, peuple nomade et guerrier, ont été unifiés par Ulric, le premier des grands seigneurs de guerre. Refoulant leurs occupants, seule la grande citadelle drenaï, Dros Delnoch, avait réussi à les repousser (Légende). Mais un siècle plus tard, un nouveau seigneur de guerre, Tenaka Khan, avait brisé les Drenaï, s’était emparé de Dros Delnoch et envahi les terres vagriannes (action se situant après Le Roi sur le Seuil).

Pour l’histoire, quelques héros, anciennes gloires vieillissantes d’un combat passé (un siège tenu à Bel-Azar, contre Tenaka Khan, et contrairement à ce qu’on pourrait lire dans d’autres critiques, cette bataille se passant après la chute de Dros Delnoch, elle n’a jamais été contée dans un livre du cycle), vont s’allier pour aider un jeune villageois rêveur à sauver celle qu’il pense être la femme de sa vie, victime d’un enlèvement dans le cadre d’une razzia d’esclavagistes nadirs.

Un classique de la Fantasy, un jeune héros au cœur pur, accompagné de héros vieillissants mais encore combatifs (classique chez Gemmell), capables de surmonter, de transcender leur déchéance pour repartir en quête d’une dernière action.
Pour une fois au moins, la quête, la fille, n’est pas une princesse mais la fille d’un éleveur de porcs.
Mais nos héros seront pris dans une histoire qui les dépasse, œuvrant, à leur corps défendant, pour l’Histoire (avec un grand H).

Une histoire sympathique mais pas mémorable. Les héros sont crédibles, avec leur passé (Bel-Azar), leurs faiblesses, l’histoire est fluide, ponctuée de scènes de combat, mais il manque cette ferveur, ce souffle éminemment épique que l’on retrouvait dans les tomes précédents et que je trouve un peu absente de ce tome.
Bref, une petite déception.

Note : 6 sur 10.

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