Critique : « Nightside » (T1 à 3), de Simon R. Green

Quatrième de couverture : Je m’appelle John Taylor. Ma carte de visite dit que je suis détective privé, mais je suis plutôt un expert pour retrouver les objets perdus. Ça fait partie du don avec lequel je suis né… dans le Nightside. J’en suis parti il y a pas mal de temps pour sauver ma peau et ce qu’il me restait de raison. Aujourd’hui, je gagne ma vie au grand jour. Mais ces derniers temps, les clients se font rares. Aussi, lorsque Joanna Barrett a débarqué dans mon bureau pour me demander de retrouver sa fugueuse de fille, je n’ai pas pu dire non. C’est là que j’ai découvert où sa fille s’était enfuie. Dans le Nightside : l’enfer en plein cœur de Londres, un endroit où il est toujours trois heures du mat’ ; où l’on croise des mythes à tous les coins de rue ; où l’on peut trinquer avec un monstre. J’avais juré de ne jamais y remettre les pieds. Mais une jeune fille est en danger. Je n’ai pas le choix : il faut que je rentre à la maison…


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Né en 1955 en Angleterre, Simon R. Green commence à écrire en 1976, avec une nouvelle intitulée Manslayer. Il fait des études de littérature contemporaine à l’université de Leicester puis publie de plus en plus souvent dans des revues semi-professionnelles. C’est en 1988 que paraît son premier roman, Hawk & Fischer, qui sera suivi de plusieurs volumes de la même série, qui mêle habilement fantasy urbaine et roman policier. Quelques années plus tard, en 1991, il adapte en roman Robin des Bois, prince des voleurs, le film de Kevin Costner, ce qui lui vaudra sa notoriété. Puis commence la série de Traquemort, un space-opera épique, qui le propulse parmi les meilleurs écrivains de science-fiction actuels. Simon R. Green est membre de la British Fantasy Society.

Série Nightside :
1. Vieux Démons (Something from the Nightside, 2003)
2. L’envers vaut l’endroit (Agents of Light and Darkness, 2003)
3. La Complainte du rossignol (Nightingale’s Lament, 2004)
4. Hex and the City, 2005 (non traduit)
5. Paths Not Taken, 2005 (non traduit)
6. Sharper Than A Serpent’s Tooth, 2006 (non traduit)
7. Hell to Pay, 2006 (non traduit)
8. The Unnatural Inquirer, 2008 (non traduit)
9. Just Another Judgement Day, 2009 (non traduit)
10. The Good, the Bad, and the Uncanny, 2010 (non traduit)
11. A hard day’s knight, 2011 (non traduit)
12. The Bride Wore Black Leather, 2012 (non traduit)

Tome 1 : Un bon bouquin d’urban fantasy, un peu moins bon cependant, de mon point de vue, que les Dossiers Dresden.

Un bémol sur le style, assez important : un truc que j’aime pas, vous le savez, ce sont les phrases explicatives, une fois de plus, genre : « il y a des histoires dont on ne veut pas connaître la fin », quand un dialogue s’arrête abruptement, qui sont beaucoup trop présentes, tout au long du livre (et du deuxième tome que j’ai presque fini aussi).

À part ça, les personnages sont intéressants, l’atmosphère très glauque, très typée « série noire », bien rendue, voire horrifique par moments parce que ça va assez loin. L’univers à la « monde caché » comme dans Neverwhere de Gaiman, est la vraie vedette du livre. Comme le titre l’indique, c’est le côté Nightside le héros. C’est sur lui que tout est focalisé, son fonctionnement, son amoralité de base, sa nuit perpétuelle, sa vocation d’assouvissement de tous les fantasmes.

John Taylor n’est somme toute que le faire-valoir de cet univers urbain peu ragoûtant, il faut bien l’admettre. Mon personnage préféré, c’est Suzie Bang-Bang. Celui-là, il est vraiment génial, je l’adore. On la croise au meilleur de sa forme dans le tome 1, et on la côtoie de beaucoup plus près dans le tome 2, que du bonheur ! (ou pas, à voir…)

Le fond de l’histoire est assez classique, le traitement par contre est vraiment très original, c’est assez foisonnant et ça part un peu dans tous les sens. La cohérence est un peu mise à mal par moments, il ne faut pas trop s’y attacher et ne pas trop se poser de questions. L’auteur finit par retomber sur ses pattes, et ça se laisse lire très agréablement, c’est l’essentiel !

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Tome 2 : Très bon tome 2 ! Le titre est assez génial, et décrit somme toute plutôt bien tout le paradoxe du « Nightside »…

Niveau style, toujours le même défaut (pas rédhibitoire, la preuve, je l’ai déjà fini, ce tome 2), des phrases « explicatives » dont on se passerait tout aussi bien.

Suzie Bang-Bang (surnommée aussi « Oh ! Mon Dieu ! C’est elle ! Fuyez ! », mdrrrr) est un personnage à égalité avec John Taylor dans ce tome-ci, pour mon plus grand bonheur. Comme je disais ailleurs, il y a un côté outrancier dans ces bouquins qu’on ne trouve pas souvent en lecture… C’est vraiment déjanté, c’est vrai que j’ai plus apprécié dans ce tome 2.

L’ambiance est apocalyptique, c’est le cas de le dire, et à côté de l’horreur, on a le rire, ce qui est un mélange détonnant ! Je pense que vu que la série n’a pas été continuée en Français (comme pour les Dossiers Dresden que je m’en vais continuer en anglais), on n’aura jamais le fin mot de l’histoire de la mère de Taylor, qui n’est pas « vraiment humaine » mais dont on ne sait rien, comme lui. Ce qui l’énerve beaucoup d’ailleurs, il a une fâcheuse tendance à péter les plombs quand on lui parle de sa famille…

Et qui est à la limite de l’honnêteté pour nous, pauvres consommateurs pieds et poings liés aux lois du marché de l’édition française… ? Grumpf ! Enfin, vous voilà prévenus, si vous entrez dans le Nightside (en Français), vous ne pourrez en ressortir que frustrés. Ce qui est mieux que ce qui arrive à la plupart de ceux qui y entrent…
Sur ce, je continue avec le dernier tome (français, mais y’ en a 12 en Anglais).

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Tome 3 : Et me voilà arrivée au terme des (més)aventures de John Taylor !
Encore un bon tome, outrancier comme les deux premiers, qui se laisse lire agréablement même si, une fois de plus, ça part un peu dans tous les sens…

De mon point de vue, les Dossiers Dresden sont mieux, mieux écrits, plus cohérents et plus approfondis.

Mais cela reste vraiment un très bon moment (il ne faut pas que le gore vous dégoûte pour apprécier), bourré d’humour (noir) et de personnages secondaires tous plus hauts en couleurs les uns que les autres ! Dead Boy n’a rien à envier à Suzie la Mitraille, même si elle m’a un peu manqué ici ! Je donnerais une mention spéciale aux méchants, les Cavendish, c’est bien amené, et tout à fait génialement référencé !

Je lirai probablement d’autres livres de cet auteur que je suis bien contente d’avoir enfin découvert, pas de doutes ! Mais sur des séries qui seront terminées en Français, parce que là, autant vous dire que n’avoir que 3 tomes sur les 12, ça craint…

Note : 8 sur 10.

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