Critique : « Elric » (Cycle d’ – T1 à 8), de Michael Moorcock

Quatrième de couverture (T1) : Melniboné, l’île aux Dragons, régnait jadis sur le monde. Désormais les Dragons dorment et Melniboné dépérit. Sur le trône de Rubis siège Elric, le prince albinos, dernier de sa race, nourri de drogues et d’élixirs qui le maintiennent tout juste en vie. La menace plane ; alors il rend visite au Seigneur du Chaos, Arioch, et conclut un pacte avec lui. Il s’engage ainsi sur le chemin de l’éternelle aventure : le Navire des Terres et des Mers le porte à la cité pestilentielle de Dhozkam, et son destin le pousse à franchir la Porte des Ténèbres ; au-delà, deux épées noires attendent leur maître et leur victime…

Photo : Rmdolhen – Michael Moorcock à la librairie Charybde, Paris, le 14/10/2012

Michael Moorcock est né à Londres en 1939, à temps pour voir les bombes allemandes rythmer son enfance : de là sa vison du monde sombre et apocalyptique. Son père, ingénieur, le pousse à vain à poursuivre des études. Michael Moorcock sera guitariste et chanteur de rock dans plusieurs groupes. Il aime aussi écrire et publie à 12 ans son premier texte dans un fanzine. À 18 ans il devient le rédacteur en chef de Tarzan Adventures, un magazine pour la jeunesse. En 1961 paraissent les premières aventures d’Elric suivies par celles de Corum, Hawkmoon, Jerry Cornelius qui vont faire de Moorcock le pape de l’heroic fantasy. Tous ses personnages sont les incarnations d’un seul et même antihéros archétypal : le Champion éternel, déstabilisé par la guerre sans merci de l’Ordre et du Chaos. Michael Moorcock fut également à la tête de la revue New Worlds et des auteurs modernes (1964-1969). Musicien, il fut plusieurs fois tenté d’y faire carrière, du blues au hard rock, mais son réel talent de conteur et des impératifs pécuniaires le ramenèrent chaque fois à son œuvre de fantasy.

Ses récompenses :

  • 1967 : prix Nebula du meilleur roman court pour Voici l’homme
  • 1972 : Prix August Derleth pour le roman Le Chevalier des épées
  • 1973 : prix August Derleth pour le roman Le Roi des épées
  • 1974 : prix British Fantasy pour la nouvelle L’Homme aux yeux de jade
  • 1975 : prix August Derleth pour le roman Le Glaive et l’Étalon
  • 1976 : prix August Derleth pour le roman Les Terres creuses
  • 1977 : Guardian First Book Award pour le roman Vous aimez la muzak ?
  • 1979 : prix John-Wood-Campbell Memorial pour le roman Gloriana ou la reine inassouvie
  • 1979 : prix World Fantasy pour le roman Gloriana ou la reine inassouvie
  • 1993 : prix British Fantasy (prix spécial du jury)
  • 2000 : prix World Fantasy pour l’ensemble de sa carrière
  • 2002 : entrée au Science Fiction and Fantasy Hall of Fame
  • 2004 : prix Utopiales pour l’ensemble de sa carrière
  • 2004 : prix Bram Stoker pour l’ensemble de sa carrière
  • 2008 : prix Damon-Knight Memorial Grand Master pour l’ensemble de sa carrière
  • 2008 :  prix Haxtur de la meilleure histoire longue pour Elric (avec Walter Simonson)

« Elric, premier des grands héros moorcockiens, « albinos d’apparence quelque peu malsaine, les traits émaciés, des oreilles pratiquement pointues, des yeux dilatés et en amande, aux pupilles d’un rouge éclatant à demi démentes », est sans nul doute la deuxième grande figure mythique de l’heroic fantasy après Conan. » Pascal PATOZ, in Bifrost HS1

Détails techniques :

Dark Fantasy – Cycle d’Elric

Editeur : Omnibus (2006) – 1244 pages – 30 € (broché) – compile les 9 tomes du cycle.

Les huit premiers tomes se suffisent à eux-mêmes, le neuvième est dispensable, n’apportant pas grand-chose au cycle… À noter que dans l’intégrale Omnibus, le roman Les Buveurs d’âmes n’y figure pas.

Chronologie de la lecture du cycle d’Elric

  1. Elric des dragons (Elric of Melniboné) – 1972
  2. La Forteresse de la perle (The Fortress of the Pearl) – 1989
  3. Le Navigateur sur les mers du destin (The Sailor on the Seas of Fate) – 1976
  4. Elric le nécromancien (The Weird of the White Wolf)
    • Le Songe du comte Aubec (The Dream of Earl Aubec) – 1964 (Elric n’apparaît pas dans cette nouvelle)
    • La Cité qui rêve (The Dreaming City) – 1961
    • Tandis que rient les dieux (While the Gods Laugh) – 1961
    • Les Buveurs d’âmes – 2011
    • La Citadelle qui chante (The Singing Citadel) – 1967
  5. La Sorcière dormante (The Sleeping Sorceress / The Vanishing Tower) – 1971
  6. La Revanche de la Rose (Revenge of the Rose) – 1991
  7. L’Épée noire (The Bane of the Black Sword)
    • Le Voleur d’âmes (The Stealer of Souls) – 1962
    • Les Rois oubliés (Kings in Darkness) – 1962
    • Les Porteurs de flammes (The Flamebringers) – 1962
    • Sauver Tanelorn (To Rescue Tanelorn) – 1963 (Elric n’apparaît pas dans cette nouvelle)
  8. Stormbringer (Stormbringer)
    • Le Retour du dieu mort (Dead God’s Homecoming) – 1963
    • Les Frères de l’épée noire (Black Sword’s Brothers) – 1963
    • Le Bouclier du géant triste (Sad Giant’s Shield) – 1964
    • Le Trépas du seigneur condamné (Doomed Lord’s Passing) – 1964
  9. Elric à la fin des temps (Elric at the End of Time)
    • Le Dernier Enchantement (The Last Enchantment) – 1962
    • Elric à la fin des temps (Elric at the End of Time) – 1977

« Un temps vint où il y eut de grandes transformations sur la face de la Terre et dans les cieux, où la destinée de l’Homme et des Dieux fut martelée dans la forge du Destin, où des guerres monstrueuses et des actions d’éclat se préparèrent dans l’ombre. Et en ce temps-là, qui fut l’Ère des Jeunes Royaumes, des héros se dressèrent. Le plus grand de ces héros était un aventurier au funeste destin, armé d’une épée runique gémissante qu’il haïssait.

Son nom était Elric de Melniboné, Prince des Ruines, Seigneur d’une race éparpillée sur un monde qu’elle avait jadis dominé. Elric, sorcier et homme d’épée, homme de guerre et de magie, souillé du sang de sa race, destructeur de sa patrie, albinos au blanc visage et dernier de sa lignée. » Michael Moorcock, in Stormbringer (Cycle d’Elric – T8)

ELRIC – T1 : ELRIC DES DRAGONS

Ce livre est le début d’un grand amour. J’avais déjà lu de la fantasy mais en découvrant ce volume des magnifiques Editions Opta et le personnage d’Elric est née à mes 20 ans une passion qui dure toujours.

Le pâle prince albinos, son amour détruit, son épée noire tueuse d’amis ! Ce volume contient un roman présentant Elric, roi de Melniboné, amoureux de Cymoril, sa lutte contre Yyrkoon l’usurpateur et une nouvelle, Les Yeux de l’Homme de Jade, étape du voyage éternel d’Elric et de ses rapports orageux avec son patron divin, Arioch du Chaos.

Ma note :

Une critique d’André Chiaroni publiée le 24 août 2019 sur Babelio  à cette adresse.

ELRIC – T2 : LA FORTERESSE DE LA PERLE

Moorcock fonctionne par multiplication et duplication : duplication des héros (Elric, Erekosë, Corum, etc…) et des mondes.

Dans ce volume, il ajoute un plan à son multivers, un monde des Rêves (lui-même diffracté en divers lieux) qu’Elric est amené à affronter pour une quête qui allie sauvetage et vengeance.

Mais le lecteur de Moorcock que je suis ne peut échapper à une impression de redites (plus ou moins réussies) et à la lassitude devant tant de bavardages sur la nature des mondes.

Ma note :

Une critique d’André Chiaroni publiée le 22 mai 2022 sur Babelio  à cette adresse.

ELRIC – T3 : LE NAVIGATEUR SUR LES MERS DU DESTIN

Ce livre regroupe trois aventures de la saga d’Elric.

Cap sur l’avenir où Elric affronte deux sorciers annoncés comme invincibles mais facilement défaits par le groupe d’Avengers de fantasy cher à Moorcock (Elric + Erekosë + Corum + Hawkmoon). Cap sur le présent voit l’albinos sauver et protéger une belle dame dans une croisière mouvementée. Cap sur le passé amène le mélnibonéen à affronter les légendes du passé de sa race dans une classique recherche de la Cité perdue. Le tout donne une pénible impression de déjà vu tant l’auteur recycle toujours les mêmes ingrédients.

Ma note :

Une critique d’André Chiaroni publiée le 3 juin 2022 sur Babelio  à cette adresse.

ELRIC – T4 : ELRIC LE NÉCROMANCIEN

Ce recueil de 4 textes (Le Songe du comte AubecLa Cité qui rêveTandis que rient les dieuxLa Citadelle qui chante) me plait car il contient un récit capital pour la compréhension du héros. Il s’agit de La Cité qui rêve où l’on voit Elric venir tirer vengeance de son cousin usurpateur (voir Elric des dragons) pour récupérer le trône de Melniboné et son amour, la belle Cymoril. À l’arrivée, il a détruit la Cité qui rêve, tué son amour et son cousin et devient le paria qu’il sera ensuite. Dans un autre récit (Tandis que rient les dieux), il rencontre Tristelune, son avatar personnel de l’auxiliaire du héros cher à l’auteur.

Ma note :

Une critique d’André Chiaroni publiée le 24 août 2019 sur Babelio  à cette adresse.

ELRIC – T5 : LA SORCIÈRE DORMANTE

Recueil de trois récits (Le Tourment du dernier seigneur, Piège pour un prince pâle, Trois héros pour un seul dessein).

Elric et Tristelune poursuivent le sorcier Theleb K’aarna, ennemi récurrent du prince albinos. Ils affrontent des monstres spectaculaires. Le thème de Tanelorn, la cité idéale, apparaît ainsi que la collusion avec les autres avatars du guerrier éternel (Corum et Erekosë).

Elric est de plus en plus mélancolique et en butte au doute quant à ses rapports avec le Chaos et la Loi.

Ma note :

Une critique d’André Chiaroni publiée le 24 août 2019 sur Babelio  à cette adresse.

ELRIC – T6 : LA REVANCHE DE LA ROSE

Énième aventure d’Elric dans le multivers qui, tapie dans un recoin de ma bibliothèque, m’avait échappé. Sa lecture m’a confirmé ce que j’avais constaté en relisant les précédents : autant le personnage et son contexte sont grandioses dans les premiers volumes, autant les séquelles tendent vers la redite et l’obscurité. Le présent volume remet en quête ce pauvre albinos à travers une profusion de mondes et de personnages (avec une pincée de folklore gitan, de mythes nordiques, un soupçon de dragon et un loup-garou en guise de raton laveur) sans oublier d’interminables discussions sur la nature du multivers (aussi lourdes que la mer du roman), la Loi , le Chaos, la Balance et consorts ! La multiplication aboutit à l’exténuation.

Ma note :

Une critique d’André Chiaroni publiée le 7 juin 2022 sur Babelio  à cette adresse.

ELRIC – T7 : L’ÉPÉE NOIRE

Quatre nouvelles dans ce volume (Le Voleur d’âmes, Les Rois oubliés, Les Porteurs de flamme, Sauver Tanelorn).

Dans la première, Elric se débarrasse enfin de Theleb K’aarna (de manière un peu décevante) non sans y perdre encore des hommes qu’il estime, puis vit à nouveau une grande histoire d’amour avec Zarozinia qu’il épouse (Les Rois oubliés, Les Porteurs de flamme).

La plus intéressante, Sauver Tanelorn, ramène au premier plan cette cité mythique de l’univers de Moorcock avec Rackhir, l’Archer Rouge (mais sans Elric).

Ma note :

Une critique d’André Chiaroni publiée le 24 août 2019 sur Babelio  à cette adresse.

ELRIC – T8 : STORMBRINGER

Suite à l’enlèvement de sa femme, Elric reprend Stormbringer, l’épée noire tueuse d’amis, et se lance à la poursuite de Jagreen Lern de Pan Tang qui en est responsable.

Une longue suite de batailles s’engage jusqu’à l’affrontement final entre la Loi et le Chaos.

Enfin Elric, dont Stormbringer a tué tous les amis, lui cède son âme tourmentée, mettant fin à la saga.

Ma note :

Une critique d’André Chiaroni publiée le 24 août 2019 sur Babelio  à cette adresse.

Quelques couvertures…