Critique : « Magie Brute » (Chroniques du Grimnoir – T1), de Larry Correia

Quatrième de couverture : États-Unis, début des années 1930. Les dirigeables sillonnent le ciel, Berlin est peuplée de zombies et la magie, apparue depuis près d’un siècle, a changé la donne. Le grand public hésite entre admiration et haine des « actifs », ces gens qui se téléportent, lisent dans les esprits, modifient la gravité, contrôlent les animaux, guérissent par imposition des mains…
Deux organisations de magiques se livrent une guerre souterraine acharnée : l’Imperium et son maître le président, qui tiennent le Japon, et le Grimnoir, société secrète de résistants aux intentions louables mais aux méthodes discutables.
Jake Sullivan, lui, vétéran de la Grande Guerre au passé de truand, ne doit la liberté qu’à son serment de mettre ses pouvoirs au service du FBI chaque fois qu’une enquête implique des « actifs » criminels. Il sera bientôt confronté aux véritables enjeux géopolitiques d un monde au bord de l’enfer et de la destruction ; il lui faudra choisir son camp.

Magie brute, dans un style très visuel et percutant, mêle gangsters, superhéros désinvoltes et désabusés, jolies filles teigneuses, bagarres épiques et armes à feu à tous les étages. Roman de fantasy urbaine à la croisée du polar, du steampunk et de l’uchronie, ce premier livre des Chroniques du Grimnoir louche aussi sur le double héritage des comics et des pulps américains.

Larry Correia est le fils aîné d’un couple de fermier, métier qu’il a pratiqué toute sa jeunesse. Sa passion de la lecture lui est venue très jeune, particulièrement en fantasy et science-fiction – deux heures de bus pour aller à l’école n’y sont pas pour rien.

Après des études de comptabilité, Larry a tenu une armurerie, tout en écrivant son premier roman, Monster Hunter International. Ce roman auto-édité à l’origine, dont le succès lui a valu d’être repris par Baen books, apparaît depuis régulièrement dans la liste de bestsellers du New York Times. Il a été en 2011 finaliste du prix John W. Campbell for Best New Writer. En 2014, Foudre de guerre, le troisième tome des Chroniques du Grimnoir, a été nommé pour le prix Hugo du meilleur roman.

Aujourd’hui, Larry Correia se consacre à l’écriture.

Détails techniques :

Urban Fantasy / Uchronie / Steampunk / Polar – Tome 1 du cycle intitulé Les Chroniques du Grimnoir

Editeur : Baen (anglais, 2011) / L’Atalante (2012)

Broché (480 pages) – 24,50 € / Poche (560 pages) – 10 € / Numérique – 6,99 €

Les Chroniques du Grimnoir :
1. Magie brute, 2011
2. Malédiction, 2011
3. Foudre de guerre, 2013

Un magique premier tome fantastico-SF d’une trilogie qui se poursuit avec Malédiction et Foudre de guerre.

Dans une uchronie du début des années 1930, la magie est présente depuis déjà 80 ans. 1/100 de la population possède un pouvoir latent, les passifs, et 1/1000 sont des actifs. Brute, torche, frigo, voyageur, guérisseur, trouveur, évoqueur et j’en passe. Ils possèdent un pouvoir et s’en servent, insérés dans la société, bien que toujours en butte à des suspicions plus ou moins légitimes.
Jake Sullivan est un pousseur de gravité. Recruté par l’antique société du Grimnoir (pour Grimoire et noire, la magie étant considérée comme mystérieuse), il va s’opposer à l’Imperium et son mystérieux président, un actif tout-puissant au service d’un Japon impérialiste en pleine expansion face à des États-Unis qui se voilent la face.

Un univers époustouflant. En pleine prohibition, gros flingues et belles pépées (qui ne sont pas que décoratives). Mélangez, comme l’indique si bien notre cher Wiitoo, X-Men et Heroes, transposez le tout au pays d’Eliot Ness et vous avez votre point de départ.
Un livre très rythmé, au style très enlevé, quelques petites longueurs malgré tout et une intrigue assez linéaire, mais un divertissement de qualité où les gentils ne sont pas des bisounours (c’eut été dommage).
Beaucoup de personnages. Tous ne sont pas développés comme il faut, mais les principaux, Jake et Faye (la voyageuse), très attachants, remplissent parfaitement leur rôle.
Un mélange de roman noir, de roman d’espionnage, d’action, de sf, d’humour, de blockbuster américain sponsorisé Marvel. Et si d’aventure ils leur prenaient l’envie de l’adapter au cinéma, on aurait une œuvre d’un visuel particulièrement exceptionnel.
Le récit, les détails, les descriptions des combats, tout concoure à une excellente immersion dans ce premier tome. On s’y croirait.

Bon, évidemment, si vous n’aimez pas les histoires du S.H.I.E.L.D ou des X-Men, vous trouverez toujours à redire, mais sinon vous passerez un agréable et épique moment.

Ma note :

Note : 10 sur 10.

Une critique de Fnitter publiée le 10 février 2015 sur Babelio  à cette adresse.

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