Critique : « La Saga de Hrolf Kraki », de Poul Anderson

Quatrième de couverture : Quand Beowulf rencontre Conan…
Il est l’héritier des ténèbres. Son père est mort dans un odieux complot. Son grand-père a péri de la main même de son propre frère…Il est le fils du pouvoir. Dans ses veines coule le sang des Skjoldung, souverains d’un Danemark impitoyable et sauvage.Il est Hrolf Kraki, le plus grand prince danois du Haut Moyen Age, né d’un amour incestueux, en guerre pour accéder au trône. Voici le récit d’une époque où régnait la magie des runes, où les êtres surnaturels marchaient aux côtés des hommes, où l’Histoire s’appelait Destinée et avait pour couleur celle du sang versé.
Poul Anderson (1926-2001) est l’un des grands auteurs classiques de l’Age d’Or américain, lauréat de trois prix Nebula et de sept prix Hugo. Boudé en France par la critique, considéré outre-Atlantique comme un maître incontournable, on lui doit quelques-uns des livres cultes du genre, dont Les Croisés du cosmos et La Patrouille du temps. Avec La Saga de Hrolf Kraki, il livre une fresque épique et démesurée sans équivalent, un monument salué par le British Fantasy Award.

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Né en 1926 en Pennsylvanie, Poul Anderson étudie la physique au Minnesota. Il publie son premier texte, Tomorrow’s Children, en 1947, dans le but de payer ses études. Cinq ans plus tard paraît son premier roman, Vault of the Ages. Il ne cesse plus d’écrire par la suite, et rédige au total une centaine de romans et de recueils de nouvelles, dont une bonne part demeure pour l’heure encore inédite en français. Ses textes relèvent autant de la science-fiction que de la fantasy, sont voire des romans policiers ou historiques. Ses origines danoises le font également s’intéresser à la mythologie scandinave – en témoigne La Saga de Hrolf Kraki ou L’Épée brisée. Outre La Patrouille du Temps, on doit à Poul Anderson Les Croisés du Cosmos et d’autres séries-culte : Dominic Flandry, agent de l’Empire terrien ou La Hanse galactique. S’il est considéré outre-Atlantique comme un maître incontournable, Poul Anderson a longtemps été boudé par la critique en France, du fait de ses prises de position en faveur de la guerre du Viêt-Nam. Punition injustifiée : ses textes révèlent un auteur soucieux de rendre compréhensible le point de vue adverse, ne portant pas de jugement de valeur sur ce que l’on pourrait considérer comme primitif. Humaniste en somme ? Depuis quelques années, Le Bélial’ a entrepris de rééditer ses textes et de réhabiliter cet auteur – tout de même l’un des grands noms de l’Âge d’Or américain, lauréat de rien de moins que trois prix Nebula et de sept prix Hugo (Source : Le Bélial’ Éditions).

Je surkiffe ce genre de livre. La reprise des mythes et légendes nordiques par Poul Anderson me passionne. Déjà, je les aime à la base, mais lui les rend vivants.
Certes cela peut paraître aride par rapport à la fantasy plus moderne, mais il n’empêche que nous relater l’ensemble de ces mythes sans y ajouter de romantisme illusoire nous fait toucher du doigt la rudesse de l’époque, chez les hommes comme chez les femmes, la difficulté de vivre en paix (l’impossibilité, même), ici c’est la force qui prévaut et la gnan-gnan attitude n’est pas de mise. Et si certains de ces héros ont un peu d’honneur et se refusent à humilier les faibles, c’est toujours pour se faire une place de choix à la table d’un roi ou plaire à quelque dame.
Si j’adore les vikings en « rêve », je pense depuis un moment qu’il ne faisait guère bon vivre à leur époque et sous leur gouverne, et ce livre confirme tout ça ! Même si Hrolf demeure un roi intelligent, épris de paix, fin et peu bagarreur, enfin juste assez pour conquérir la paix qu’il désire, contrariant ainsi Odin, d’ailleurs…
Certes aussi les descriptions sont dans le tout juste nécessaire, mais elles restent assez précises pour se faire une idée des personnages. De plus, les poèmes et odes apportent un souffle épique à ce livre somme toute assez court.
Certes l’histoire peut paraître décousue et bourrée de personnages secondaires inutiles, mais la relation d’événements a toujours un lien avec ce qui doit advenir à la cour, dans le destin de Hrolf « Kraki », surnom dont je tairai l’origine pour ne pas déflorer un si beau final.
La magie, les sorcières et les dieux sont omniprésents, imprégnant l’ambiance de vie de ces êtres d’un passé révolu mais qu’on touche ici du doigt avec une force impressionnante grâce à un auteur que j’apprécie vraiment de plus en plus.
Mes personnages préférés sont les trois frères Frodi, Thori et Bjarki, aux destinées si influencées par la sorcellerie de la belle-mère de Björn, leur père, fils de roi, et dont l’histoire n’est pas sans faire penser à l’anime Rebelle, si vous connaissez…
Le seul moins : la traduction pêche un peu par moments, avec des tournures de phrases vraiment étranges qui demandent relecture, mais cela n’est en aucun cas la faute de l’auteur.
Je ne vais pas pour cela enlever une étoile à un bouquin que j’ai vraiment adoré par ailleurs. une demie, à la rigueur…

Note : 10 sur 10.

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