Critique : « La Geste des Princes-Démons » (Cycle), de Jack Vance

Quatrième de couverture : Kirth Gersen voue son existence à la vengeance  : des Princes-Démons ont jadis tué ses parents et réduit sa famille en esclavage. Il s’engage à travers la galaxie dans une impitoyable chasse à l’homme, traquant cinq grands criminels  : Attel Malagate, appelé le Monstre, Kokor Hekkus, le diabolique auteur de Théorie et pratique de la terreur, le vaniteux Viole Falushe, réputé pour ses crimes et ses débauches, qui excelle à changer d’aspect, Lens Larque, mégalomane, brutal et cruel, et Howard Alan Treesong, le plus subtil, que nul ne saurait décrire.
Inoubliable voyage aux multiples rebondissements, La Geste des Princes-Démons est un space opera flamboyant, devenu un grand classique de la science-fiction.

« […] la puissance créatrice de l’écriture de Vance force l’admiration » Sylvie BURIGANA, in Bifrost HS 2

Photo : Hayford Peirce

Jack Vance est un infatigable bourlingueur ; il a sillonné toutes les mers du monde et en a rapporté un goût marqué pour l’exotisme qui imprègne chacune des pages de ses livres. Ses univers baroques et chatoyants sont la plus pure expression du fameux sense of wonder, cette faculté qu’ont certains auteurs de nous émerveiller et de nous emporter, dès les premières pages, dans un tout autre monde. Auteur entre autres des cycles de La Terre mouranteLa Geste des Princes-DémonsTschaï et Lyonesse, il a reçu de nombreux prix. En 1997, la Science Fiction and Fantasy Writers of America lui accorde la distinction honorifique de « Grand Maître ». Il avait auparavant reçu nombre de récompenses : les prix Edgar en 1960, Hugo en 1963 et 1967, Nebula en 1966, Jupiter en 1975, Achievement en 1984, GilgamXs en 1988 et World Fantasy en 1990. Il reçoit aussi, en 1961, le prix Edgar-Allan-Poe pour son roman policier, L’Homme en cage.

Il a exercé une influence considérable sur la science-fiction exotique et picaresque, ainsi que la fantasy, ce dont témoignent des livres comme Le Château de Lord Valentin de Robert Silverberg et Le Maître des ombres de Roger Zelazny, ainsi que l’épopée livresque et télévisuelle Le Trône de fer (Wikipédia).

Détails techniques

Science-fiction – La Geste des Princes-Démons (pentalogie)

Editeur : Le Livre de Poche (2016)

1384 pages (poche)
Poche : 7,50 € / Numérique : 14,99 €

Cycle : La Geste des Princes-Démons
1.  Le Prince des étoiles
2.  La Machine à tuer
3.  Le Palais de l’amour
4.  Le Visage du démon
5. Le Livre des rêves

T1 : LE PRINCE DES ÉTOILES
Année de parution (anglais)1964
Nombre de pages (poche)320

Keith Gersen est un vengeur, son grand-père l’a programmé et éduqué pour éliminer un à un les « Princes-Démons », des esclavagistes à l’origine du massacre de sa famille. Pour cela, il arpente l’Au-delà, far-west spatial, où ne règne que la loi du plus fort. Cette poursuite est, pour Vance, l’occasion de se livrer à son don pour la création d’environnements et de cultures. Dans ce premier volume, Gersen va se heurter au mystérieux (et extra-terrestre) Attel Malagate « le monstre », habile à dissimuler son identité, et à ses acolytes pervers et meurtriers. Récit plaisant un peu alourdi par de très longs dialogues, le péché mignon de Vance.

Ma note :

Note : 8 sur 10.

Une critique d’André Chiaroni publiée le 3 décembre 2022 sur Babelio  à cette adresse.

T2 : LA MACHINE À TUER
Année de parution (anglais)1964
Nombre de pages (poche)288

Gersen continue sa mission d’ange vengeur contre les Princes-Démons qui ont exterminé sa famille. Dans ce volume, c’est Kokor Hekkus, dit « La machine à tuer », qui est sa cible. Une longue enquête lui permet de le localiser puis de l’identifier et d’accomplir sa tâche. Vance meuble son récit en lâchant la bride à son imagination débridée en matière de mœurs (les Sanduskers et leur nourriture puante), d’environnement planétaire (Thamber, la mystérieuse planète, et ses peuples barbares), d’institution (Interchange, la bourse aux otages), de créatures (le kourgarou) et d’artefact (le scolopendre mécanique). À noter que Gersen, pour être la Némésis des méchants, n’est pas pour autant un parangon de vertu (escroc, faux-monnayeur..) .

Ma note :

Note : 8 sur 10.

Une critique d’André Chiaroni publiée le 4 décembre 2022 sur Babelio  à cette adresse.

T3 : LE PALAIS DE L’AMOUR
Année de parution (anglais)1967
Nombre de pages (poche)320

Gersen, Némésis des Princes-Démons, continue son entreprise d’éradication de ceux qui ont détruit sa famille. Dans ce volume, c’est à Viole Falushe qu’il s’en prend. Comme dans les autres livres de la série, il doit d’abord plonger dans le passé du personnage, y dénicher les racines de ses motivations (ici une première désillusion amoureuse). Cette enquête menée, il faut prendre contact avec lui et découvrir son vrai visage avant de l’éliminer. Cette partie se déroule sur un domaine où l’adversaire a matérialisé ses fantasmes et peaufiné sa vengeance. Cet épisode est un peu lent et bavard à mon goût.

Ma note :

Note : 7 sur 10.

Une critique d’André Chiaroni publiée le 6 décembre 2022 sur Babelio  à cette adresse.

T4 : LE VISAGE DU DÉMON
Année de parution (anglais)1979
Nombre de pages (poche)384

Je termine la saga de Kirth Gersen par ce volume (qui est l’avant-dernier en fait). Je dois dire qu’il était temps que le héros achève sa quête et le dernier des Princes-Démons (Lens Larque) tant ce tome me donne une impression de redite. Toujours le même schéma : identification de l’ennemi, localisation (en principe, la planète natale du monstre d’où viennent ses obsessions), établissement du piège, exécution. Mais là, il pousse le bouchon un peu loin, Vance ! Cédant à son goût pour la description ethnographique, il nous détaille en long (surtout), en large et en travers les mœurs des Dash de la planète Dar Sai (habillement, recettes de cuisine, interminables règles d’un jeu traditionnel, chanson folklorique in extenso sans oublier les pseudo citations de rigueur) d’où vient le méchant; le piège est posé à travers une spéculation financière (trop) largement expliquée; plusieurs axes prometteurs sont expédiés en quelques lignes (le dessein qui fournit son nom au roman) ou escamotés (la maîtrise de Larque au fouet). On a l’impression que l’intrigue principale ne l’intéresse pas plus que cela et qu’elle n’est que le prétexte pour imaginer planètes et société. C’est dommage.

Ma note :

Note : 6 sur 10.

Une critique d’André Chiaroni publiée le 11 décembre 2022 sur Babelio  à cette adresse.

T5 : LE LIVRE DES RÊVES
Année de parution (anglais)1981
Nombre de pages (poche)384

Kirth Gersen continue sa moisson de Princes-Démons. Le cinquième de la série, Howard Alan Treesong, est aussi truand que les autres (tel Vautrin, il intrigue pour devenir chef de la police…) et également bien barré. On peut vraiment dire de lui qu’il n’est pas seul dans sa tête. L’histoire se déroule suivant un schéma immuable : Gersen enquête pour découvrir le vrai nom du personnage, puis ses origines (planète et milieu), ce qui lui permet de déterrer les racines de sa « vocation » criminelle. Puis vient le moment de la chasse (à l’appât et à l’affût), souvent avec l’aide d’une ravissante auxiliaire (ses James Bond girls à lui). L’originalité vient de l’intarissable inventivité de Vance en ce qui concerne les planètes, leur faune, leurs populations et leurs mœurs. À noter que la règle d’or de son univers est le désir d’escroquer son prochain, ce qui en dit long sur sa vision de l’humanité…

Ma note :

Note : 8 sur 10.

Une critique d’André Chiaroni publiée le 8 décembre 2022 sur Babelio  à cette adresse.

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